I. L'organisation et son fonctionnement
1. Les fondateurs
Max Weber (1864-1920) penseur de la rationalisation et de la bureaucratie.
Frederick W. Taylor (1856-1915), inventeur de l'organisation scientifique du travail (O.S.T)
Henri Fayol (1841-1925), a formalisé les opérations à mener dans une organisation.
2. Les sociologies de l'organisation
L'approche fonctionnaliste de la bureaucratie
Les américains Robert K. Merton, puis Alain W. Gouldner et Phillip Selznick se sont intéressés au fonctionnement des bureaucraties. Peter Blau montrera que les agents savent contourner les règles pour coopérer.
L'analyse stratégique
Michel Crozier et Erhard Friedberg analysent l'organisation comme un système politique résultant du jeu des acteurs.
L'approche par les règles
Jean-Daniel Reynaud : l'organisation est un système de règles (conjonction de deux sortes de règles : autonomes et de contrôle).
Sociologie de l'identité et de la culture
L'organisation est vue comme un lieu d'appartenance et de socialisation. Principale figure : Renaud Sainsaulieu.
L'analyse de l'influence des cultures nationales
Avec l'internationalisation, les organisations sont confrontées à la diversité des cultures (management interculturel). Principaux acteurs : Philippe d'Iribarne, Edward T. Hall, Gert Hofstede
Pouvoir et contrôle
A. Etzioni, sociologue américain, distingue les organisations selon le type de pouvoir, de contrôle et de participation.
La théorie de l'innovation et de la traduction
Michel Callon et Bruno Latour mettent l'accent sur la « traduction » des différentes rationalités et la mise en réseau des acteurs.
La théorie des conventions
Laurent Thévenot et Luc Boltanski : L'organisation est vue à travers les principes et valeurs par lesquelles les personnes justifient leurs actes.
3. Les théories de la firme (approche économique)
Ces théories cherchent à comprendre le fonctionnement des entreprises en intégrant des variables nouvelles comme le comportement des acteurs, les compétences, les structures juridiques.
La théorie de l'agence ou l'entreprise comme "noeud de contrats"
E. Fama et M. Jensen.
La théorie des coûts de transaction
Olivier E. Wiliamson et Ronald H. Coase : Les organisations sont considérées comme des institutions (le marché, l'entreprise, le contrat). La volonté d'économiser les coûts de transactions détermine leurs fonctionnement.
La théorie évolutionniste ou l'entreprise comme système de compétences
S. Winter et R. Nelson
Firme A (américaine et hiérarchique) et Firme J (japonaise et horizontale)
Masahiko Aoki
4. Les approches quantitatives et systémiques
Elles se caractérisent par un souci de formalisation.
Le mouvement mathématique et la recherche opérationnelle
Technique quantitative de gestion. En France : les travaux de Bernard Roy et du LAMSADE (Université Paris-Dauphine).
La théorie générale des systèmes
A la suite des travaux des fondateurs comme Ludwig Von Bertalanffy, l'analyse systémique a connu un développement important. Principaux représentants actuels en France : Jacques Mélèse, créateur de l' "analyse modulaire de système", et Jean-Louis Le Moigne.
5. L'approche sociotechnique
L'organisation est considérée comme un système d'interaction entre deux sous-systèmes : social et technique. Les fondateurs en sont Frederick E. Emery et Eric L. Trist, du Tavistock Institute de londres.
6. Les approches managériales
Les théories managériales
Elles se distinguent par leur objet (la coordination des activités) et par leur vocation pratique : Alfred P. Sloan (1875-1906), Chester Barnard (1886-1961), Mary Parker Follett (1868-1933), Hyacinthe Dubreuil (1883-1971), Henry Mintzberg.
L'école néo-classique des organisations
Récente, elle se place dans la lignée des « classiques » (approche rationnelle) en intégrant d'autres apports (notamment psycho-sociologique). Les principales théories sont : l'excellence (Tom Peters et Robert H. Waterman), la Direction par objectifs (Peter Drucker, Octave Gélinier).
L'histoire des entreprises
Alfred D. Chandler a démontré l'influence de la stratégie sur la structure des organisations. L'histoire des entreprises connaît un développement significatif en France : Patrick Fridenson, François Caron,...
Les théories de la contingence
Pour les tenants de ce courant, c'est par l'influence de l'environnement que l'on doit analyser le fonctionnement des organisations.
Influence de la technique
Pour Joan Woodward (1916-1971), la technologie de production est le principal facteur déterminant les structures organisationnelles.
L'Instabilité de l'environnement
Paul R. Lawrence et Jay W. Lorsch analysent le rôle du degré d'instabilité et d'incertitude de l'environemment dans la structure de l'organisation.
Récemment, de nombreux travaux se sont penchés sur les conséquences de l'informatisation et de l'autonomisation.
II. L'individu dans l'organisation
1. L'Ecole des relations humaines
Cette approche, dont le fondateur est Elton Mayo (1880-1949), met l'accent sur l'importance du facteur humain.
2. Les approches psychosociologiques
Elles s'inscrivent directement dans la filiation de l'école des relations humaines.
Les théories des besoins et de la motivation
Douglas Mc Gregor (1906-1964) oppose au management rationnel et autoritaire (« Théorie X »), le mangement participatif (« Théorie Y »), fondé sur l'autonomie et la créativité des salariés. Il s'appuie sur les recherches d'Abraham Maslow (1908-1970). Frederick Hezberg a inventé le concept d' « enrichissement du travail ».
Dynamique des groupes et leadership
Kurt Lewin (1890-1947), initiateur de la dynamique des groupes et fondateur de la psychologie. Rensis Likert a élaboré une théorie fondée sur la nature des interactions entre responsable et subordonnés.
3. Les approches psychanalytiques
Elles cherchent à révéler les dimensions cachées que sont les affects, les mythes, les conflits psychiques.
Wilfried R. Bion (1897-1979) analyse les « névroses de l'organisation »
Elliot Jaques, Canadien, membre du Tavistock Institute, est considéré comme le père de la socio-analyse.
Des chercheurs français comme Eugène Enriquez, Max pagès, Vincent de Gaulejac,... peuvent être classés dans cette mouvance.
L'analyse institutionnelle décrit comment les organisations s'auto institutionnalisent.
La psychodynamique du travail analyse les processus psychique (peur, risque fierté...) mobilisés par les salariés.
4. Les approches cognitives
L'organisation comme lieu de décision, d'apprentissage et comme système de compétences.
Hubert A. Simon et la théorie de la rationalité limitée
Il montre que les individus ne prennent pas des décisions « optimales » (rationalité substantive). Ils sont mal informés, et agissent en fonction de valeurs, d'opportunités, de la situation. Ils adoptent donc des solutions « satisfaisantes » (rationalité procédurale, ou limitée).
Richard M. Cyert et James G. March ont proposé une théorie de l'organisation conçue comme une coalition d'individus yant des objectifs différents.
Le modèle de la poubelle
J.G. March, J. P. Olsen, M. D. Cohen montrent que dans les organisations il y a des solutions toutes faites qui attendent l'occasion d'être utilisées, et qui le sont.
Chris Argyris et l'apprentissage organisationnel
Les travaux sur les liens entre organisation, travail et apprentissage connaissent un fort développement en France avec des chercheurs comme Armand Hatchuel, Christophe Midler, Philippe Zarifian,...
5. L'ethnographie des organisations
Encore naissante, elle met l'accent sur les phénomènes symboliques (pouvoir, territoire, culture), les rituels, les interactions quotidiennes...